Présentation du cycle annuel de la surface de couvain.

Sur les ruches, les actions de l’apiculteur sont intimement liées au développement annuel de la colonie d’abeilles. Il est donc indispensable que l'apiculteur connaisse ce développement et sache l'anticiper pour accompagner au mieux ses colonies. 

Ce développement peut être suivi et anticipé en observant la surface de couvain présent dans la colonie. Le couvain correspond à l’ensemble des œufs, des larves et des nymphes présents dans les alvéoles qui forment les rayons présents dans la colonie. C’est ce couvain qui donnera les futures “abeilles” de la ruche.

En surveillant sa quantité et sa qualité, l’apiculteur va donc pouvoir estimer le dynamisme, la santé de la colonie et l'évolution de sa population dans le temps. Par exemple, un couvain abondant indique que la population explosera une fois que tout le couvain sera naît. Au contraire, s’il n’y a plus de couvain, cela signifie que les ouvrières ne sont plus “remplacées” à leur mort et que la population régresse. 

De nombreux facteurs peuvent influencer la ponte de la reine et donc le développement annuel d’une colonie d'abeilles ; en voici quelque uns:

  • le type d’abeilles élevées : toutes les sous-espèces d’abeilles n’ont pas le même développement annuel. Par exemple, Apis mellifera carnica, l’abeille carniolienne, est réputée pour se développer très précocement dans la saison. Elle est parfaite pour faire une bonne miellée de printemps, si elle n’essaime pas avant…

  • la météo : au début du printemps, si le temps est maussade, et que les butineuses ne peuvent aller butiner les fleurs présentes autour du rucher, les très faibles rentrées de nectar et de pollen ne vont pas favoriser la ponte de la reine et donc le développement de la colonie. De même, en mai ou juin, une longue période pluvieuse favorise l’essaimage car les butineuses ne pourront pas sortir pour vaquer à leurs occupations.

  • les ressources environnantes : étant donné que la ponte de la reine est influencée par les rentrées de nectar et pollen, pensez bien que la flore environnante aura une influence directe. Par exemple, au printemps, un champ de colza avec son abondant nectar boostera le développement des colonies d’abeilles. En revanche, l’absence, ou un manque de ressources, pénalisera ce développement

  • la zone géographique : selon l’emplacement géographique, les conditions météorologiques (la température, la pression atmosphérique, le vent, l’humidité, les précipitations) ne sont pas identiques et forment différentes zones climatiques sur notre territoire. Ces différences ont une influence directe sur nos colonies et la flore environnante. Par exemple, dans les régions où l'hiver est très froid, nous allons pouvoir observer une rupture totale de la ponte de la reine. A l'inverse, dans les régions où l’hiver est plus doux, la reine va juste ralentir sa ponte. La flore sera également très différente selon la localisation. En effet, on ne retrouve pas les mêmes plantes en montagne, en plaine ou au bord de la méditerranée. Même quand elles sont identiques, les plantes ne fleurirssent pas forcément au même moment. Entre le nord et le sud de la France, la période de floraison est en décalage de plusieurs semaines pour une même plante. Le développement annuel sera donc différent si votre ruche se trouve en plaine, en montagne ou sur la côte méditerranéenne. 

Pour ce guide, j’ai utilisé un cycle de développement annuel standard : il sera à adapter selon l’endroit où vous habitez. Ce genre d’informations pourra vous être communiqué par des apiculteurs ou un lieu de formation présents à côté de chez vous.



Comme vous pouvez le remarquer, la surface du couvain fluctue énormément au cours d’une année. Elle sera presque nulle en fin d’année et à son apogée au mois de juin. Une légère augmentation apparaît au mois de septembre et coïncide avec la constitution des abeilles d’hiver, abeilles essentielles pour la survie de la colonie jusqu’au début de l'année suivante.

On peut superposer à ce cycle 4 grandes phases de développement de la colonie où les activités des abeilles (de la reine, des ouvrières et des mâles) ne sont pas identiques. 

L’apiculteur doit donc les connaître pour bien s’occuper de ses protégés en respectant leur cycle naturel. 

Les 4 grandes phases:

*Ces repères temporels peuvent varier selon votre emplacement géographique.

Pour chaque grande phase, je vous expliquerai ce qu’il se passe dans la colonie, ce que doit faire l’apiculteur sur ses ruches et les travaux qu’il peut faire à côté.



Attention, ces recommandations ne sont valables qu’avec une colonie qui “va bien”, c'est-à-dire une colonie qui a une reine apte à pondre et une colonie qui n’a pas essaimé.

Si vous avez des remarques, des suggestions, n’hésitez pas à me les indiquer. Cet outil est voué à évoluer dans le temps.